Le 3 novembre, la Cour de justice de Colmar se penche en appel sur une demande singulière de relogement social. La femme âgée de 44 ans affirme souffrir d’hypersensibilité électromagnétique (HSEM) liée à la proximité d’antennes relais de son appartement et demande ainsi à bénéficier d’un appartement dans une zone exempte d’émissions d’ondes.
Certaines personnes se plaignent de symptômes gênants (maux de tête, sensations de brûlure cutanée, fatigue importante, difficultés de concentration, nausées, palpitations cardiaques, troubles digestifs…) qu’ils attribuent aux ondes électromagnétiques, qui sont en augmentation en raison de la généralisation du téléphone portable et du développement du Wifi. A tel point qu’ils peuvent s’équiper de vêtements anti-ondes (les Suisses ont même commercialisé récemment un slip anti-ondes), voire quitter l’environnement urbain pour se protéger.
Cependant, les différentes études scientifiques officielles ont pour le moment conclu à l’absence de lien formel entre la présence de champs électromagnétiques et les symptômes décrits par les personnes dites “hypersensibles“. Il n’y a donc pas de reconnaissance officielle de la maladie en France, ce qui rend difficile voire impossible toute revendication judiciaire liée à l’exposition aux ondes. C’est pourquoi une association, les Robins de Toits, demande régulièrement la réévaluation scientifique du risque ou l’application de seuils plus stricts d’émission d’ondes.
Une brèche juridique a néanmoins été ouverte en septembre : Bouygues Télécom, assigné par trois couples riverains, a dû démonter une antenne-relais de téléphone mobile à Tassin-La-demi-Lune (Rhône) pour “risque potentiel sur la santé“. Le 15 décembre, le tribunal de Colmar rendra sa décision au sujet du relogement de cette Strasbourgeoise : un pas de plus vers la reconnaissance du danger, au moins potentiel, des ondes ou poursuite du statu quo en attendant des résultats scientifiques indiscutables ?Source : Communiqué Des l’association des Robins des Toits – novembre 2008