Alcoolisme : le nalméfène sera remboursé quelle que soit l’origine de la prescription

Le nalméfène (Selincro®), médicament contre l’alcoolodépendance, a été autorisé en France en décembre 2013. Pouvant être prescrit par tous les médecins, la Haute Autorité de Santé restreint néanmoins son remboursement lorsque la prescription émane des seuls spécialistes. Marisol Touraine s’oppose à cette décision et s’engage au remboursement du médicament, indépendamment de l’origine de la prescription.

Le nalméfène devrait être remboursé, quel que soit le prescripteur.

Le

nalmefène (Selincro ®) a obtenu une autorisation de mise sur le marché européenne en février 2013 dans le traitement de la

dépendance à l’alcool. Contrairement aux autres médicaments qui ont comme but l’abstinence totale, ce médicament est indiqué dans la “réduction de la consommation d’alcool chez les patients adultes présentant une dépendance à l’alcool avec une consommation d’alcool à haut risque (plus de 60 g/jour pour un homme, plus de 40 g/jour pour une femme), ne présentant pas de symptômes physiques de sevrage et ne nécessitant pas un sevrage immédiat“.Prescription par tous les médecins mais remboursement restreintEn décembre 2013, la commission de la transparence de la Haute Autorité de Santé (HAS) avait confirmé cette autorisation en élargissant la prescription  à tous les médecins mais en restreignant son remboursement aux seuls “spécialistes en addictologie ou alcoologie, ou médecins des CSAPA (Centres de soins, d’accompagnement et de prévention en addictologie), ou aux médecins des consultations d’addictologie hospitalière“ au motif des arrêts fréquents de ce traitement pouvant être donné à la demande et “à la nécessité d’un accompagnement psychosocial qui ne sera pas réalisable en pratique de ville par les médecins généralistes“.
Décision critiquée par des centres d’addictovigilance
Cette décision de restriction de prise en charge aux seuls spécialistes avait été critiquée par des centres d’addictovigilance. Ainsi, en février 2014, le centre d’addictovigilance Auvergne critiquait cette décision de la HAS, mettant en avant la faible couverture thérapeutique en France des patients dépendants à l’alcool (il existe à ce jour très peu de traitements contre l’alcoolodépendance) et affirmant, contrairement à la commission de la transparence de la HAS, que les médecins généralistes “sont formés et compétents dans le cadre d’une intervention de premier recours“.
La Ministre de la Santé tranche
Lors de la session des questions orales du 26 février 2014 à l’Assemblée nationale, Marisol Touraine s’est déclarée décidément opposée à la décision de la HAS du non-remboursement du nalmefène prescrit par les médecins généralistes. Rappelant les quelques 8 millions de personnes concernées par l’abus d’alcool en France et le nombre de décès liés à l’alcool dans notre pays, la ministre de la Santé a déclaré que, s’agissant d’un problème majeur de santé publique, il est nécessaire de donner la possibilité à tous les médecins de prescrire le nalméfène, et cela d’autant plus que les médecins généralistes sont en première ligne dans notre système de santé.Dr Jesus Cardenas
Sources :
1.HAS Commission de la transparence. Avis du 4 décembre 2013 relatif à Selincro 18 mg, comprimés pelliculés (

avis disponible en ligne).
2.

Assemblée nationale. Séance des questions orales du 26 février 2014.
3.

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