On le savait depuis des années: l’allergie au chat est due à une protéine baptisée Fel d 1, contenue dans les poils, la salive et les urines de l’animal. Mais on ignorait jusqu’alors par quel mécanisme cette protéine pouvait causer une allergie avec des symptômes parfois très sévères. Une équipe anglaise lève une partie du mystère et ouvre ainsi de nouvelles perspectives de traitements.
Des médicaments anti-TLR 4 sont en cours d'essai contre d'autres maladies.
Les personnes allergiques “aux poils de chat“ le sont en fait contre la protéine Fel d 1, contenue dans les phanères et sécrétions (salive, urines) de cet animal. Cependant, les mécanismes responsables de la réaction inflammatoire très importante étaient mal connus. Une équipe de l’école vétérinaire de l’Université de Cambridge (Royaume-Uni) vient de faire une découverte, qui pourrait ouvrir la voie à des traitements plus ciblés de cette allergie qui touche des millions des personnes en France et dans le monde.Allergie au chat : il ne fait pas réveiller le LPS qui dort…Dans un article récemment publié dans la revue The Journal of Immunology, les auteurs décrivent qu’en fait, la réaction inflammatoire est amplifiée de manière importante si cette protéine allergisante est associé à la présence du lipopolysaccharide LPS (une toxine sécrétée par des bactéries). En l’absence de LPS, cette réaction n’a pas lieu.Comment expliquer l’origine de ce duo diabolique ? La protéine LPS est fréquemment présente dans l’environnement en petites quantités et est responsable de l’activation des récepteurs TLR 4 (Toll-Like Receptor 4). Ces derniers font partie du système d’activation de l’immunité innée et ont comme particularité de déclencher des réactions inflammatoires exagérées, par exemple, lors des infections bactériennes graves (septicémies).De ce fait, l’inflammation provoquée par l’activation des TLR 4 peut être délétère en cas de réaction inflammatoire massive. Les TLR 4 sont également impliqués dans certaines maladies inflammatoires chroniques.Les chercheurs ont trouvé la même association en étudiant la protéine responsable de l’allergie aux chiens (protéine Can f 6). Ainsi, ces allergènes agiraient comme une sorte de modulateurs de l’immunité, en réveillant une cascade inflammatoire très importante en présence de petites quantités de la protéine bactérienne LPS.D’importantes perspectives thérapeutiquesPar ailleurs, les auteurs ont réussi, au laboratoire, à bloquer la réaction inflammatoire avec un inhibiteur du récepteur TLR 4 dans des cellules exposées aux protéines du chat et du chien associées à la protéine LPS. Ainsi, pour les auteurs, cette découverte ouvre la voie à des nouveaux traitements pour l’allergie au chat et au chien car des médicaments anti-TLR 4 sont actuellement en cours d’essai contre d’autres maladies.Si les recherches actuelles s’avèrent concluantes, des essais pourraient être tentés pour traiter les patients présentant une allergie sévère aux chats et aux chiens. Mais il faudra encore attendre plusieurs années avant de pouvoir bénéficier d’un tel traitement.Jesus CardenasSource : Herre J, Grönlund H, Brooks H et al. Allergens as immunomodulatory proteins: the cat dander protein Fel d 1 enhaces TLR activation by lipid ligands. The Journal of Immunology 2013; Jul 22 – doi : 10.40/49/jimmunol.1300284. (
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