Covid-19 et cancer : les recommandations de l'Académie nationale de médecine pour une prise en charge adéquate des patients

L’Académie nationale de médecine formule plusieurs recommandations afin que les incertitudes sur la durée de l’épidémie de Covid-19 n’entraînent pas une mortalité supplémentaire lié à une absence ou un manque de prise en charge chez certains patients atteints de cancer.

A ce jour, la France enregistre près de 15 000 décès liés à l’épidémie Covid-19. Les patients atteints de pathologies graves telles que le cancer encourent plus de risques de développer une forme grave, voire létale, de l’infection par le Sars-CoV-2, prévient l’Académie national de médecine (ANM). 
L’épidémie de Covid-19 ne doit pas être une perte de chance pour les patients atteints de cancer. Dans la situation actuelle de crise sanitaire, une prise en charge rapide, mais adaptée au contexte épidémiologique, doit leur être offerte“, estime la société savante. 
Dans cette optique, l’ANM rappelle que ces patients doivent, “dans les meilleurs délais”, continuer à être pris en charge dans les services dédiés, y compris dans les établissements de santé accueillant des patients atteints de Covid-19.
Si, pour des raisons pratiques, une intervention chirurgicale ne peut avoir lieu, le patient doit être proposé à une autre équipe plus disponible“, précise l’ANM qui insiste par ailleurs sur la nécessité de maintenir la pratique des biopsies tumorales (avant toute décision thérapeutique), en cas de suspicion de maladie maligne.
L’Académie de médecine recommande par ailleurs un suivi par téléconsultation avec le médecin traitant afin de limiter autant que possible les déplacements pendant la période de confinement. 
Il est nécessaire de maintenir le contact des patients cancéreux avec le personnel médical, paramédical et les structures sanitaires pour ne pas ajouter un sentiment d’abandon au stress du confinement dans un parcours de soins déjà complexe et anxiogène“, estime la société savante.
L’ANM alerte également sur les critères d’admission des patients dans les services de soins palliatifs,  “en évaluant les risques liés au déplacement et à l’exposition au Sars-CoV-2 d’une part, et le bénéfice attendu de l’hospitalisation d’autre part“.