Fingolimod (Gilenya®), premier traitement oral de la sclérose en plaques

Gilenya® est indiqué dans les formes très actives de sclérose en plaques (SEP) récurrente-rémittente. Bien que les études réalisées avec cette molécule montrent qu’elle apporte des effets bénéfiques aux patients, selon la Haute Autorité de Santé (HAS), sa place dans la stratégie thérapeutique reste à préciser.

Au cours de la SEP une atrophie cérébrale est observée

La sclérose en plaques fait partie des maladies auto-immunes qui se caractérisent par un fonctionnement anormal du système de défense de l’organisme (système immunitaire). Celui-ci normalement dirigé contre des agents étrangers se met alors à attaquer certains de ses propres composants. Dans le cas de la sclérose en plaques, il se focalise sur les composants de la myéline, gaine protectrice des neurones.Une action sur l’inflammation et l’immunitéTroisième médicament immunosuppresseur avec une indication dans le traitement de la sclérose en plaques (SEP), le fingolimod (Gilenya®) est administré par voie orale une fois par jour. Le médicament a un mode d’action différent de celui de ses prédécesseurs.  Il agit comme un modulateur des récepteurs de la sphingosine-1-phosphate, ce qui a comme conséquence d’inhiber la migration des lymphocytes T (une classe de globules blancs impliqués dans la réponse auto-immune) en dehors du thymus et des ganglions lymphatiques. Ce qui empêche ainsi leur passage dans le système nerveux central et donc les attaques sur la myéline.Le médicament favoriserait le fonctionnement d’autres types de  lymphocytes, permettant en même temps de diminuer la réponse auto-immune. De ce fait, le conflit auto-immun et l’inflammation avec démyélinisation et détérioration de la transmission nerveuse au niveau du système nerveux central diminueraient grâce à ce médicament.Une réduction de la perte du volume cérébralPar ailleurs, comme c’est le cas d’autres maladies dégénératives du cerveau, au cours de la sclérose en plaques l’on observe une perte du volume cérébral ou atrophie accélérée, par rapport aux personnes saines. Ainsi, l’atrophie chez les personnes atteintes de SEP est de 0,5 à 1 % par an, contre 0,1 à 0,3 % par an chez le sujet sain. Ce phénomène est corrélé avec l’évolution des incapacités fonctionnelles des patients atteints de SEP. Des études de mesure volumétrique cérébrale à l’IRM montrent que Gilenya® diminue la perte du volume cérébral dès la première année du traitement.Cliniquement, après deux ans de traitement, le produit diminue le taux annualisé de poussées de 52 %, comparativement à l’interféron bêta 1a. La progression du handicap confirmé à 12 semaines était de 82 % contre 76 % dans le groupe traité avec placebo.Des effets secondaires qui justifient un usage très encadréCependant, comme tout immunosuppresseur, le médicament implique des risques d’infection pouvant être graves et, à plus long terme de cancer. Gylenya® peut également provoquer au début du traitement des altérations de la tension artérielle et du rythme cardiaque. Ainsi, à la suite de signalements d’effets indésirables cardiovasculaires et de plusieurs cas de décès encore inexpliqués, l’Agence européenne des médicaments (EMA) a renforcé les mises en garde de l’AMM et recommandé une surveillance cardiaque étroite de tous les patients lors de l’initiation du traitement. Mais pour Elisabeth Kasilingam, de l’association EMSP (

European Multiple Sclerosis Platform) qui fédère des associations de patients de 34 pays européens, “les conséquences de la SEP sont handicapantes et souvent dramatiques et, de ce fait, pour les patients, chaque nouveau traitement représente un nouvel espoir“.Jesus CardenasSource : conférence de presse Novartis du 9 avril 2013.Click Here: camiseta seleccion argentina