Gala a vu Gatsby le Magnifique

Le roman de Fitzgerald avait déjà connu quatre adaptations avant celle de Baz Lurhmann. La première était muette (1926), mais celle-ci nous laisse parfois sans voix. A l’image de ce qui s’est passé dans la salle ce matin lorsque le générique de fin a commencé à défiler. Ni applaudissement, ni sifflet, juste un long silence pour dire la perplexité dans laquelle le film a plongé certains.

Le premier tiers du film est étourdissant. Fidèle à son goût pour les prises de vue en mode voltigeur, le réalisateur de Moulin-Rouge multiplie les travelings : plongée et contre-plongée s’enchainent au dessus d’une ville de New York assez sombre, puis sur Long Island proche banlieue autrement verdoyante. Ce sera le territoire de contrastes de cette fresque qui joue à gros traits des symboles et ne lésine pas sur les moyens ; mais le fait plutôt avec goût. Le résultat en hypnotique, probant, flatteur.

L’entrée en scène de Leo Le Magnifique a été savamment préparée. Il s’est écoulé une demi-heure quand apparaît enfin l’acteur, au charisme intact. La «magie» du cinéma ne sera jamais un lieu commun tant qu’il y aura des talents pour imprimer l’écran de cette manière.

La deuxième partie du film déroule le tapis rouge aux danseurs. Scènes de fête. Fastueuses, funky, furieuses. Puis dans le dernier tiers, Lurhmann, comme ayant pris confiance, laisse tomber les artifices pour se centrer enfin sur ses acteurs. Son Gatsby devient alors le héros mélodramatique et ténébreux, décrit par Francis Scott Fitzgerald. Jusque là, sa superproduction montrait beaucoup, mais ne racontait trop rien. Soudain, l’enjeu est clair, sauver le personnage, en sauvant son âme blessée, dans un final sacrificiel et aquatique. Difficile de faire plus fitzgeraldien. L’épilogue est fataliste, somptueux. En phase avec un roman prémonitoire, qui avait vu venir la fin tragique des années folles.

Gatsby Le magnifique ***
De Baz Luhrmann, avec Leonardo DiCaprio, Carey Mulligan, Tobey Maguire, Joel Edgerton. 2h22.
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