Les stéréotypes liés à la grossesse peuvent entraîner des accidents du travail

Une étude révèle que les stéréotypes selon lesquels les travailleuses enceintes sont incompétentes, faibles, ou moins engagées dans leur travail poussent celles-ci à s’exposer à des risques, voire même de se blesser.

Publiée en juin 2020 dans la revue Work & Stress, et menée par la doctorante en philosophie de l’Université d’Etat de Washington, Lindsay Lavaysse, l’étude met en relief le taux de stress certain que vivent les

femmes enceintes qui travaillent.Pour les femmes qui occupent des emplois physiquement exigeants, il s’avère que ce sont 63% d’entre-elles qui ressentent des menaces liées aux stéréotypes que l’on se fait des femmes enceintes.Par pression et par crainte de ne pas être à la hauteur, certaines femmes sont amenées à surperformer. Elles vont, par exemple, se tenir debout pendant de longues périodes ou soulever des objets particulièrement lourds.“Les stéréotypes de la grossesse sont des facteurs de

stress silencieux” explique Lindsay Lavaysse, “Il n’est pas toujours visible mais il affecte vraiment les femmes sur leur lieu de travail.” Et si la plupart des sociétés ont mis en place des politiques d’aménagement pour les femmes enceintes, il s’avère que tant que ces stéréotypes existent toujours : “Ces femmes vont hésiter à utiliser les aménagements proposés qui seront meilleurs pour leur santé et leur sécurité.” Pour mener cette étude, 400 femmes enceintes, qui travaillent en partie dans des entreprises qui fabriquent des produits de santé ou qui oeuvrent dans la vente au détail ont été interrogées. C’est en examinant leurs accidents du travail que celles-ci ont déclaré qu’elles avaient senti une menace liée au stéréotype de grossesse faible ou élevée. Et plus cette pression était forte et plus les accidents du travail à la fin de la période des 2 mois de grossesse était élevé : ces femmes sous flux-tendu avaient en effet 3 fois plus d’accidents du travail que celles qui ne se sentaient pas pressurisées par ces stéréotypes. La chercheuse explique : “2 mois, c’est une fenêtre temporelle relativement petite, mais dans le cadre d’une grossesse, cela représente presque un trimestre entier.” Certaines femmes vont même jusqu’à cacher leur grossesse de peur qu’on ne les juge comme incompétentes. Pour les auteurs de cette étude, il est nécessaire de reconnaître ces stéréotypes liés à la grossesse afin d’atténuer leurs impacts sur la santé physique et morale des femmes qui travaillent. Continuer les recherches dans ce sens, pour un meilleur éclairage sur les conditions des travailleuses s’avère être un axe important afin de parfaire les politiques de soutien social à l’égard des

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